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La dette de l'Émeraudia: Chapitre 5 : Réminiscences du passé

     Salut tout le monde !! Joyeux Noël, bonne année, bonne santé et meilleurs voeux pour 2025 ! J'espère que vous passez de bonnes vacances, moi j'ai pas envie de retourner travailler... même si j'ai pas le choix. Enfin bref ! Voici le chapitre suivant de ma fanfiction La dette de l'Émeraudia !

J'attends vos retours en espérant que ça vous plaise !

                         _____________________________________________________________

     Jadina retourna en trombe dans la cabine de Danaël qui contenait une grande table, assez grande pour étendre cette mystérieuse carte qui paraissait indiquer tous les obstacles qu’ils allaient rencontrer, en plus de leur position.

- Hmm…, murmura Jadina en examinant tous les différents pictogrammes qu’elle contenait.

- Je peux savoir à quoi tu penses ? demanda un Danaël agacé qu’elle réfléchisse toute seule et sans le consulter à bord de son propre navire.

- Et bien, je pense que tous les pictogrammes de la carte annoncent des obstacles à franchir.

- Euh… ouais jusque là rien de nouveau, remarqua Danaël.

     Ils avaient en effet tiré cette conclusion le premier jour. Jadina leva la tête vers lui.

- Donc il aurait fallu s’en servir davantage tu ne crois pas ?

Danaël ouvrit la bouche pour objecter puis la referma, concédant qu’elle avait raison.

- Viens voir, lui ordonna-t-elle.

     Il s’approcha et se pencha sur la carte.

- Là, commença la capitaine en pointant du doigt un symbole de la carte, c’est le bateau qu’on a croisé ce matin, celui dont on a dérobé la nourriture…

- … celui-là même qui est surplombé d’une tête de mort, acheva Danaël en hochant lentement la tête.

- Exactement. A l’avenir il faudra qu’on soit plus alertes et qu’on surveille la carte pour éviter de se retrouver dans une à nouveau dans une telle s il faut qu’on apprenne à interpréter ces signes avant d’en subir les conséquences.

- Hmm, souffla à son tour Danaël en s’appuyant d’une main sur la table, l’expression fermée par la concentration.

     Jadina tourna la tête et fut à nouveau absorbée par la contemplation de son visage ; ses cheveux blonds ondulés qui lui arrivaient en-dessous des oreilles, sa barbe de trois jours et ses sourcils froncés. Danaël avait du sentir son regard sur lui car il tourna doucement la tête et la fixa intensément. Malgré elle, Jadina sentit son pouls accélérer et ses joues s’empourprer et posa une main sur la table pour se soutenir. Sauf que sa main atterrit sur celle de Danaël. Elle ferma les yeux en inspirant lentement pour éviter de réagir.

- J’ai pas voulu…, commença-t-elle.

     Elle s’interrompit quand elle sentit le pouce de Danaël sur sa joue.

- Que tu es belle, murmura-t-il si bas que même Jadina eut du mal à l’entendre;mais elle l’avait quand même entendu.

     Mais leur bulle éclata quand ils entendirent des bruits de pas dans leur direction. Jadina s’écarta juste à temps pour que ses deux équipières ne la voient pas si proche de Danaël.

- Ils ont arrêté de vomir, rapporta Ténébris à sa capitaine.

- Bien, nous allons essayer de trouver un lieu où il pourrait se trouver un antidote potentiel, déclara sa capitaine.

- Je pense avoir trouvé quelque chose et à une demi-lieue de notre position, les informa Danaël, les yeux rivés sur la carte.

     On ne pouvait imaginer que quelques instants plus tôt ces mêmes yeux bleus étaient fixés sur Jadina. Cette dernière s’approcha de la carte et vit au bout du doigt que pointait Danaël une île au-dessus de laquelle elle discerna des baies violettes. La jeune femme n’en fut pas convaincue.

- Qu’est-ce qui te fait dire que les baies qui se trouvent sur cette île, en supposant qu’il y en aie, soignerait tes matelots ? lui demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, est-ce que tu as une meilleure idée à proposer ? rétorqua Danaël.

     La capitaine de l’Emeraudia balaya la carte des yeux, sans succès : aucun des autres pictogrammes et représentations n’avaient un quelconque rapport avec un soin ou un remède pour n’importe quelle maladie que ce soit. Elle dut se rendre à l’évidence : Danaël avait raison, c’était leur seule piste.

- Bon d’accord, capitula-t-elle.

- Reste à décider qui s’y rendra, ajouta le blond.

- C’est tout trouvé, répondit Jadina. J’irai moi.

- Toute seule ? objecta Danaël en fronçant les sourcils.

- Oui, toute seule. Il y a un problème ?

- Et ben on ne sait pas quels dangers se trouvent sur cette île !

- Et alors ? Je suis grande tu sais Danaël, jeta-t-elle avec ironie. Je sais me débrouiller toute seule.

- Je n’en doute pas une seconde mais il vaudrait mieux que tu n’y ailles pas seule.

- Très bien, si ça peut te rassurer je pendrai Ténébris avec moi, tu es content ?

Danaël allait objecter mais Ténébris le fit avant lui :

- Jadina, j’aimerais beaucoup t’accompagner mais je ne suis pas rassurée à l’idée de laisser Shimy seule sur ce bateau…

- Oh ça va je peux me défendre ! s’écria Shimy, énervée qu’on ne la prenne pas encore assez au sérieux après l’assaut qu’ils avaient mené contre les marchands il y avait quelques heures de cela.

- Tu veux dire comme tu t’es évanoui tout à l’heure après avoir combattu quelques instants ? rétorqua sèchement Jadina qui était encore mécontente de Shimy qui avait désobéi à sa volonté de ne révéler à personne ses facultés avec les auras.

     Blessée, cette dernière baissa les yeux et se tourna vers la sortie en murmurant :

- Viens Ténébris.

     Cette dernière passa un bras sous celui de la pirate blanche et après avoir lancé un regard lourd de reproches à leur capitaine, sortit de la cabine de Danaël. Jadina, qui s’en voulait déjà, se pinça l’arête du nez et souffla les sourcils froncés.

- Je viendrai avec toi.

     Elle tourna la tête et dévisagea l’expression résolue de Danaël.

- Arrête de jouer les téméraires.

- Je ne joue à rien du tout.

- C’est ton navire et tu l’abandonnerais ? rétorqua Jadina les bras croisés.

- Si c’est pour soigner mon équipage qui m’aide à faire avancer mon bateau, oui, répondit sans hésiter le capitaine blond.

- Je te répète que je peux y aller toute seule…, commença-t-elle.

- Et moi je te répète que c’est trop dangereux d’y aller sans personne ! s’écria Danaël en posant ses mains de part et d’autre de son visage.

     Jadina écarquilla ses yeux émeraude, retenant son souffle. Dans cet instant suspendu dans le temps, elle eût une conscience aiguë de la chaleur de ses mains calleuses sur ses joues, de leur corps qui se touchaient presque, du souffle qui séparaient leurs lèvres et du bleu de ses yeux qui invitaient à rêver de liberté. Cependant, Jadina discerna en plus dans son regard de l’inquiétude. Danaël était inquiet pour elle. Il avait peur qu’il lui arrive quelque chose sur cette île. Et Jadina savait par expérience passée, que lorsqu’il s’agissait de protéger une personne qu’il aimait, sa résolution était inébranlable. Et Jadina sentait au fond d’elle-même, même si elle avait espéré qu’il l’oublierait, que Danaël l’aimait toujours. Toutefois, ce fut avec délicatesse qu’elle enleva ses mains de ses joues, tourna les talons et sortit en lui lançant :

- Je vais rassembler quelques affaires et nous pourrons partir tout de suite après, plus tôt on aura trouvé un antidote, plus vite on pourra continuer notre route vers la corne de Lysensia.

                                                                         ***********

     Environ une demi-heure plus tard, le Dernier Souffle arrivait à une centaine de mètres de l’île aux baies. Jadina et Danaël, après avoir laissé quelques instructions à Ténébris et Shimy, rejoignirent la plage à bord d’une petite chaloupe. Ils avaient convenu que si la maladie présentait de nouveaux symptômes, l’une des deux femmes devait tirer un coup de pistolet, tandis que si la maladie arrivait à un stade critique, elle tirerait deux fois, pour que les deux capitaines soient informés des changements.

                                                                         ************

     Shimy soupira de mécontentement. Elle tournait et retournait son altercation avec Jadina dans sa tête. Même si elle savait que sa capitaine avait dit cela sous le coup de la colère, elle l’avait blessée. Avant que la pirate blanche ait pu soupirer une énième fois, elle entendit un gémissement ; elle tourna la tête, se concentra et vit Gryf essayer de tenir debout sur des jambes flageolantes. Sans le savoir, elle s’était reculée dans le coin ou s’était dirigé Gryf avant elle pour vomir tripes et boyaux. C’est donc pour ça que ça pue…

- Comment tu te sens ? lui demanda-t-elle.

- Comme quelqu’un qui vient de perdre ses deux kilos d’organes, répondit-il en s’appuyant sur le rebord du navire.

- Tu m’étonnes, marmonna Shimy.

- Ça va toi ? Tu as l’air…, commença-t-il.

- Énervée ? Agacée ? Je le suis.

- Tu veux en parler ? Je t’écouterai volontiers après avoir enfilé une chemise propre, lui proposa-t-il en fronçant le nez devant l’odeur de celle qu’il portait, tâchée de vomi.

- Tu en possèdes d’autres ?

- Oui, j’en ai une dans la cabine de Danaël, si tu veux bien m’accompagner parce que je sens comme un mal de crâne arriver…

- D’accord, accepta Shimy.

     Gryf fit quelques pas et passa un bras sous celui de Shimy et ainsi en s’appuyant contre elle, ils allèrent jusqu’à la cabine de Danaël.

     Gryf tourna la poignée de la porte et entra en titubant. Shimy était de plus en plus inquiète : on n’était pas censés avoir mal à la tête après avoir vomi non ? Ça pouvait vouloir dire que la maladie présentait un nouveau symptôme : un mal de tête.

- Gryf je dois faire une petite chose sur le pont, je reviens ! lui lança Shimy.

- Pas la peine, je te rejoindrai là-haut, l’informa-t-il d’une voix rauque en fouillant dans les affaires de Danaël.

     Sans plus attendre, elle courut sur le pont et trouva Ténébris en train de dégainer son pistolet au milieu de pirates se plaignant de maux de tête.

- Donc c’est bien ce que je pensais, murmura Shimy.

- Ouais, après le vomi, des migraines et des pirates qui râlent de partout.

     Ténébris leva son pistolet au ciel et tira une fois. Après cela, Shimy retourna rapidement à la cabine de Danaël, inquiète de trouver Gryf plus mal en point que lorsqu’elle l’avait laissé, oubliant sa volonté de la retrouver en haut.

- Gryf ? l’appela-t-elle en passant le pas de la porte.

     Elle se figea. Gryf se tournait vers elle torse nu. Shimy remarqua instantanément la cicatrice qui lui barrait le torse de biais en passant sur son cœur mais aussi et surtout l’aura maléfique qui s’échappait de ce même endroit.

- Gryf ? murmura-t-elle à nouveau.

- Shimy ? marmonna-t-il en écarquillant les yeux. Qu’est-ce que tu fais là ?

     Soudain il se rappela des capacités de Shimy et comprit pourquoi elle s’était arrêtée et il tenta de cacher l’aura que dégageait sa poitrine de sa chemise propre mais c’était trop tard.

- Qu’est-ce que…

- Je… je peux t’expliquer ! Ne te fais pas de fausses idées sur ce que tu as vu ! bafouilla Gryf.

     Des idées, Shimy était bien incapable de s’en faire à ce moment-là, son esprit était juste en train de repasser l’image de cette aura des plus maléfiques en boucle. Cependant, avant qu’elle ait pu continuer ses interrogations muettes, Gryf tomba à genoux, la tête entre les mains. Alors sans hésiter la pirate blanche se précipita vers lui.

- Gryf !

- Ma tête…, gémit-il.

- Allonge-toi là, dit-elle en désignant le lit de Danaël. Je suis sûre que ça ne lui posera pas de problème.

     Elle le soutint le temps qu’il se lève et s’assoie : Gryf tomba évanoui la seconde d’après sur les draps. Shimy posa une main sur son front : il était brûlant ! Elle fronça les sourcils ; on n’était pas censés avoir de la fièvre quand on avait mal à la tête déjà non ? Elle décida de faire un tour sur le pont pour voir comment avaient réagi les autres pirates à ces maux de tête. Elle trouva les pirates se plaignant d’indispositions mais aucun ne faisait de malaise et parlaient entres eux normalement.

- Aucun ne s’est évanoui ? demanda-t-elle quand même à Ténébris au cas où.

- Non, c’est une simple migraine générale, pourquoi ?

- Pour rien, pour rien…, assura-t-elle pensive.

     Ténébris haussa un sourcil.

- D’où tu viens au juste ? Et dis-moi la vérité s’il te plaît, ce ne sera pas difficile pour moi de la découvrir de toute façon.

- J’accompagnais Gryf dans la cabine de Danaël pour qu’il prenne une chemise de rechange puisqu’il s’est vomi dessus mais après que tu aies tiré je suis retournée le voir et il s’est évanoui juste après, lâcha Shimy d’une traite.

- Hmm, fit la pirate pâle. Je vais surveiller l’état des autres.

     Puis, voyant que Shimy se dandinait d’un pied sur l’autre, elle ajouta :

- Allez, va au chevet de ton petit roux toi.

     Shimy releva la tête et la remercia avant de retourner d’où elle était venue. Après avoir fermé la porte, elle tira un tabouret et s’assit juste à côté du lit et se mit à réfléchir. Elle trouvait étrange que Gryf seul se soit évanoui sous ce deuxième symptôme. Est-ce que ça serait l’aura maléfique que j’ai vu sur lui qui altérerait la maladie ? Ça tenait la route… Mais alors Shimy avait peur que par la suite, Gryf se sente encore plus mal que les autres. C’est pourquoi il leur fallait un antidote au plus vite.

                                                               *******************

     Pendant ce temps, Jadina et Danaël venaient d’entrer dans la jungle qui recouvrait à première vue plus des 3/4 de l’île. Danaël demanda :

- Qu’est-ce qu’on doit chercher à ton avis ?

- J’en sais rien moi, répondit Jadina sans lui accorder un regard et en ouvrant le passage et en tranchant quelques branches de son sabre.

- On pourrait peut-être chercher des fruits puisque cette île est surplombée par des baies, proposa-t-il.

- Ben voilà, si tu sais alors pourquoi tu me demandes ? soupira la capitaine aux yeux verts agacée.

- Je n’en sais rien, juste je propose, se défendit-t-il.

     Jadina leva les yeux au ciel et accéléra le pas. Au bout d’un moment, il arrivèrent dans une toute petite clairière longeant une petite rivière.

- Hmm, murmura Danaël pensif.

- Qu’est-ce qu’il y a encore ? demanda la capitaine excédée en se retournant vers lui.

- Est-ce que les arbres fruitiers poussent au bord des rivières ? l’interrogea-t-il en levant les yeux de la carte avec cet air mignon qu’il avait quand quelque chose l’intéressait vraiment.

- Et comment je suis censée le savoir ? répondit-elle en se passant une main en travers du visage.

- Je sais pas, je me disais…

- Tu te disais quoi ? rétorqua la capitaine en se rapprochant tout près de lui. Que j’ai été maraîchère avant d’être pirate ? Non, j’étais…, commença-t-elle avant de s’interrompre brutalement.

     Danaël retenait son souffle aussi. Il savait très bien ce que faisait Jadina avant d’être pirate. Il l’avait même connue alors. Et même plus que connue…

- Tais-toi, lui ordonna-t-elle en le voyant vouloir dire quelque chose.

     Soudain, un coup de feu retentit. Il venait du Dernier Souffle sans aucun doute ; cela voulait dire que la maladie présentait de nouveaux symptômes et qu’ils devaient se dépêcher. Cependant, si Danaël avait à peine tressaillit à cette détonation, Jadina elle avait bel et bien sursauté. Et maintenant elle tremblait de tout son corps et haletait. La capitaine de l’Émeraudia était en fait ligyrophobe depuis toujours et une fois sur deux lorsqu’elle entendait des bruits forts, elle faisait des crises de panique. Et il avait fallu que cette fois-ci, elle n’arrive pas à se contrôler. Devant Danaël. Malgré toute sa bonne volonté, elle n’arrivait ni à se calmer et ni à se résonner et elle tomba à genoux. Celui-ci essayait de la calmer à force de paroles comme il avait déjà pu le faire dans le passé :

- Jadina, tout va bien, c’est fini, il n’y a plus de bruit.

     Voyant que ça ne marchait pas, il opta pour une autre option, même s’il risquait de se faire réprimander par Jadina par la suite. Sans plus attendre, il la prit dans ses bras et lui caressa le dos pour la calmer.

- Tout va bien Jadina, je suis là.

     Alors, comme si ce contact l’avait directement apaisée, son souffle reprit peu à peu un rythme normal et elle arrêta de trembler. Quand elle se fut totalement calmée, Danaël s’écarta en lui tenant cependant toujours les épaules.

- Merci, murmura-t-elle à contre-cœur.

     Son regard d’émeraude fut attiré par celui bleu ciel du blond. Ils se dévisagèrent pendant de longs instants puis le regard de Danaël descendit sur ses lèvres. Jadina l’avait bien sûr remarqué et lança sans conviction :

- N’y penses même pas.

- Pourquoi Jadina ? Pourquoi tu refuses mon amour ? Tu ne m’aimes plus ?

- Je crois que je préférerais finalement que tu m’embrasses, au moins tu serais silencieux, l’interrompit-elle en soupirant.

- Je n’oserais pas, tu me jetterais en petits morceaux aux requins, dit-il en s’approchant néanmoins un peu plus de son visage.

- C’est probablement vrai, concéda Jadina les yeux mi-cols posés sur ses lèvres.

- Donc c’est pas obligé, souleva-t-il en passant une main derrière sa nuque.

- Non, murmura-t-elle. Mais ça serait quand même dangereux de t’y risquer tu sais ?

- Je le sais. Mais je suis prêt à prendre ce risque.

     Il ferma alors les yeux et l’embrassa. Les dernières résistances que Jadina opposait s’envolèrent à son contact. Elle plongea ses mains dans ses cheveux blonds et lui rendit son baiser. Ils s’embrassèrent encore et encore, comme coupés du reste du monde et Jadina s’assit à califourchon sur les genoux de Danaël. Qu’est-ce que ça leur avait manqué…

                                    ______________________________________________

       Sept années plus tôt...

- Jadina !

     Cette dernière se tourna, sa robe à volants bruissant légèrement. Un sourire éclaira instantanément son visage malgré le souvenir de ce que signifiait cette soirée pour les deux jeunes gens de 19 ans. Un Danaël souriant à pleines dents, bien rasé, bien peigné, et élégamment habillé, un bouquet de roses à la main se tenait devant une Jadina, portant sa plus belle robe, une robe vert pâle, des boucles d’oreille et collier de perles autour du cou, subjuguée par la beauté de son homme qui ne serait jamais à elle. Danaël lui saisit la main et la baisa sans la quitter des yeux avant de lui remettre son bouquet.

- Merci beaucoup Danaël, le remercia-t-elle en reniflant doucement le parfum des fleurs.

     Celui-ci lui offrit son bras et ils se rendirent au restaurant où Jadina avait réservé une table pour eux. Une fois à table, Jadina décida qu’elle serait triste et nostalgique après le dîner, et qu’elle allait pleinement profiter de celui-ci.

     Après avoir mangé, Danaël allait la raccompagner chez elle, mais Jadina lui intima qu’ils allaient faire un détour. Alors, le jeune blond la suivit sans poser de questions. Ils arrivèrent devant une maison non loin de la mer, un peu à l’écart des autres.

- C’est ici que je viens quand je ne veux pas être dérangée par ma mère, lui expliqua la jeune femme sur le seuil de la porte.

- Mais pourquoi tu ne veux pas être dérangée…

- Ce soir ? J’ai des projets pour nous deux, lui souffla-t-elle à l’oreille.

     Danaël comprit.

- Jadina…, murmura-t-il en cherchant sa bouche de la sienne.

     Elle l’embrassa longuement avant de sortir avec peine les clés d’une des poches de sa robe tandis que le jeune homme l’embrassait dans le cou. Ils entrèrent et se dirigèrent dans l’une chambre et Danaël l’embrassa passionnément à en faire rugir les océans.

 

     Quelques heures plus tard, Jadina se réveilla dans les bras de Danaël, la tête sur son torse puissant et dénudé. Elle savoura pendant quelques instants cette étreinte puis se leva et enfila une chemise de nuit tirée au hasard de son placard. Jadina se dirigea ensuite vers la fenêtre de la chambre qui donnait sur la mer et se demanda si elle pourrait jamais un jour y naviguer. Depuis toujours, elle intéressait à cette immensité bleue et elle était même fascinée par toutes les légendes se déroulant sur elle, la biodiversité qu’elle abritait et toutes les possibilités de destinations, synonymes de liberté pour la jeune femme, qu’elle offrait. Elle aurait tant voulu partir avec Danaël… Perdue dans ses pensées, Jadina n’avait pas entendu celui-ci se lever et enrouler les bras autour de sa taille.

- Je t’aime, lui souffla-t-il pour la énième fois depuis qu’ils étaient rentrés dans cette maison.

- Moi aussi, mais j’aimerais qu’il y ait un moyen de rester avec toi, soupira la jeune bourgeoise.

     Après un silence, Danaël lui demanda :

- Tu connais la légende de la corne de Lysensia ?

     Malgré sa tristesse, la part de Jadina qui était friande d’histoires et de légendes la poussa à s’intéresser à celle-ci. Elle se retourna alors et répondit :

- Non. De quoi s’agit-il ?

- Et bien on raconte qu’il existe une corne, en forme de coquillage, qui, quand on souffle dedans, permettrait d’exaucer un vœu, un par personne, et n’importe quoi, sauf ramener à la vie ou au contraire tuer, conta Danaël.

- Imagine un instant si nous avions un tel objet en notre possession ! s’exclama Jadina, rêveuse.

- Je le sais. Et c’est d’ailleurs un objet que tout pirate rêve d’avoir, ajouta Danaël, une lueur nouvelle dans le regard.

- Les pirates ? S’étonna Jadina. Comment le sais-tu ?

     Danaël inspira un grand coup, parut réfléchir un moment.

- Écoute, je ne t’ai pas tout dit.

- Danaël… tu me fais peur, murmura la jeune femme. Que se passe-t-il ?

- Tu sais que je ne t’ai jamais dit à quel équipage ni à quel navire j’appartenais.

- Oui ?

- C’est parce que je n’appartiens à aucun équipage. Je suis capitaine d’un navire.

- Mais c’est merveilleux ! s’exclama Jadina, des étoiles dans les yeux. Pourquoi tu ne me l’a jamais dit ?

- Parce que je ne suis pas capitaine de n’importe quel navire…

     Voyant qu’il hésitait à continuer, Jadina posa ses main de part et d’autre de son visage et l’embrassa.

- Tu sais que tu peux tout me dire. Rien n’altérera jamais mon amour pour toi.

     Alors, Danaël lâcha sans plus de cérémonie :

- Je suis le capitaine du Dernier Souffle.

     Jadina en resta bouche bée ; elle avait déjà entendu parler du Dernier Souffle -évidemment puisqu’elle adorait les histoires de pirates et d’océans lointains. Mais apprendre que son amant était non seulement un pirate mais en plus capitaine de ce navire-là, c’était incroyable.

- C’est pour ça que tu t’absentais non seulement pendant longtemps, mais à chaque fois que tu revenais, c’était avec de nouveaux cadeaux inestimables et de nouveaux habits, toujours plus chers les uns que les autres, réfléchi-t-elle à voix haute.

     Soudain, elle fronça les sourcils.

- Réponds-moi sincèrement, est-ce que tu as été avec d’autres femmes pendant tes absences ?

- Non Jadina, jamais et ce que je redoutais justement en t’avouant la vérité c’est que tu ne me croie pas sur ce point-là. Jadina, tu es la seule femme que j’aime depuis deux ans que je t’ai rencontrée, et je suis sûr que je n’aimerais jamais que toi.

     Jadina baissa la tête et réfléchit un moment.

- Jadina… ça va peut-être te paraître insensé ce que je vais te proposer maintenant mais je veux quand même le faire, dit Danaël.

     La jeune femme releva la tête vers lui, les yeux remplis d’une certaine admiration pour ce qu’il était.

- Viens avec moi, lâcha-t-il. Fuis ce mariage de convenances auquel tu t’opposes fermement depuis toujours avec moi à bord du Dernier Souffle ! Tu seras reçue avec dignité, tu dormiras dans ma cabine personnelle, tu pourras découvrir ce qu’est la vie d’un pirate, presque tout le temps à flots, et je t’apprendrais à naviguer.

     Jadina en resta toute étourdie : la proposition était tentante, très tentante. En fait, elle aurait préféré n’importe quoi plutôt que de se marier avec ce mollasson d’Halan, y comprit embarquer à bord d’un bateau pirate connu et craint d’un certain monde avec l’homme qu’elle aimait, la veille de son mariage, en pleine nuit. Elle trouvait cependant que ce n’était pas tout à fait déraisonnable. En effet, même si elle n’avait jamais navigué ni n’était jamais montée sur un bateau, Jadina avait toute la théorie de la navigation gravée dans la mémoire. Elle avait parcouru d’innombrables fois toutes les cartes de toutes les mers et de toutes les terres du monde. Il ne lui manquait que la pratique, et ça, Danaël s’en occuperait. De plus, trop peu de femmes avaient la chance d’aller un jour à flots. Jadina se jura alors de devenir la plus talentueuse, la plus respectée et la plus crainte femme pirate des sept mers.

     Elle redressa alors la tête, déterminée et répondit :

- C’est d’accord.

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@Harmonie
Le jeu 02/01/2025 - 22:41

Bon...

Alors...

Je sais que ça va te paraitre exagéré mais tu es tellement douée que tu pourrais carrément en faire ton métier sans rire !

Je vais pas m'attarder sur des éloges, tu sais bien ce que je pense de ce que tu produis, c'est palpitant, ça remonte le moral, c'est juste magique et super bien fait.

Je vais simplement te dire que j'adore ce que tu fais comme tu le sais et que je te souhaite vraiment que ton talent soit découvert par le plus de personnes possible.

En attendant, prends soin de toi, et continues d'écrire pour nous UwU

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SHIMYMYYY
Le ven 03/01/2025 - 10:58

En réponse à par @Harmonie

Merci beaucoup ! 

Ne t'inquiète pas je vais continuer d'écrire parce que déjà de base le chapitre ne s'arrêtait pas là, il restait encore des choses mais puisque ct déjà assez long (et que mes yeux n'en pouvaient plus aussi😅) j'ai publié ça et gardé le reste pour le prochain chapitre

Je vais bien prendre soin de moi ( et oui avec l'hiver, le nez bouché, avec l'avion, les oreilles bouchées😅😭) 

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Jadina.C@momille
Le ven 03/01/2025 - 08:41

Wouah, c'était juste magnifique comme chapitre !!! T'es vraiment douée ! J'adore !!! 

Le passé de Danaël et Jadina, si bien écrit. Tu arrives à décrire les sentiments d'une manière géniale !!

J'attends avec impatience la suite 

(Et bonne année aussi)

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SHIMYMYYY
Le ven 03/01/2025 - 11:00

En réponse à par Jadina.C@momille

Merci beaucoup !!

Dans ma tête j'ai déjà le plan du chapitre suivant puisque comme je l'ai dit, ce chapitre devait faire pas moins de... 3 kilomètres de long😂

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Jadina0511@09
Le ven 03/01/2025 - 09:26

Bonne année également ! 

Waaaaaaa ce doit être ma fanfiction préférée ! 😍😍

J'adore quand on parle de Jadina et Danaël 🙈❤️‍🔥😩🔥

Merveilleux et hâte de voir la suite !

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SHIMYMYYY
Le ven 03/01/2025 - 11:03

En réponse à par Jadina0511@09

Je suis honorée de savoir que la fanfiction préférée d'une grande écrivaine de fanfictions comme toi soit la mienne, vraiment !

La suite arrive le plus tôt possible !!

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Solaris@Soso
Le ven 03/01/2025 - 12:15

Alors là... Je sais même pas quoi dire... 

Hiiiii hi hiii Waouh Incroyable

Juste une pépite ce chapitre. Je saurais pas vrmt dire pourquoi mais j'ai vraiment adoré ce chapitre. Peut-être grâce à une Jadina bien badasse au départ ou même le passé des 2 tourtereaux ou le suspens du "Qu'est ce qu'il s'est passé pour qu'ils se "détestent" (avec des gros guillemets) alors qu'ils s'aimaient à la base" ou alors le suspens à la fin ou je sais même pas quoi en fait. Je sais juste que j'ai vraiment adoré ce chapitre et je pense que tu l'as remarqué vu le vocal que je t'ai envoyé où je suis en train de m'extasier devant Jadina 😅.

Ps : juste une question d'où tu nous as sorti ce mot "ligyrophobe" 😂

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SHIMYMYYY
Le ven 03/01/2025 - 12:51

En réponse à par Solaris@Soso

C'est vrai que personne ne sait pourquoi ils se détestent... (RIRE DIABOLIQUE)

Et pour le mot ligyrophobe, j'ai tout simplement cherché sur internet " peur des bruits forts" et voilà hein ( ça se voit pas mais je me tape une barre)

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Solaris@Soso
Le ven 03/01/2025 - 13:12

En réponse à par SHIMYMYYY

Je détiens un moyen de pression mon petit boulet préféré tu ferai mieux de ne pas trop rire de façon aussi diabolique parce que moi aussi je peux le faire 😈

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Solaris@Soso
Le ven 03/01/2025 - 13:18

En réponse à par Solaris@Soso

Oups la faute d'orthographe me fais mal aux yeux (pourquoi je me relis jamais 😭😭)

*tu ferais

Je me désespère moi même 😭