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Fanfictions

Entre Amour et Devoir (Chapitre 1)

Réécriture des Légendaires

 

Partie a

 

Salut ! Je m'appelle Timéo ! Enfin... C'est comme ça que la plupart des gens m'appellent, haha.

Si j’écris ces lignes aujourd’hui, c’est parce que je suis sur le point de vous raconter une histoire. L'histoire d'une Famille.

La Famille dont je vous parle ici n'est pas une famille ordinaire comme ce qu'on a l'habitude de voir : des grands-parents, des parents, des frères, des sœurs, des enfants (le schéma classique, en réalité)...

Non, pas cette fois-ci. Il s'agit là plutôt d'une Famille spirituelle, composée de Frères et Sœurs d'armes, en quelque sorte. Une Famille unie, qualifiée "mythique", que vous reconnaîtrez sûrement au nom : Il s'agit...

... Des Légendaires !!

Eh oui ! Vous n'avez pas rêvé, je m'apprête à vous dévoiler notre histoire !

Pourquoi vous raconter ici et maintenant le récit de nos aventures, vous demandez-vous sans doute ? Il existe pourtant des milliers d’histoires qui valent tout aussi bien la peine d’être racontées que la nôtre, et qui concernent des Alysien.ne.s et Astrien.ne.s tout aussi braves et courageux.ses que nous.

En somme, nous avons tout d’abord décidé de vous raconter notre histoire parce que beaucoup de personnes ont insisté pour l’entendre. De plus, nous pensons aussi que vous pourrez peut-être trouver dans celle-ci des leçons de vie qui seraient à même de vous aider dans les vôtres.

Avant toute précipitation, je tiens à vous préciser que le récit des aventures que je m’apprête à vous conter relate aussi bien de souffrances profondes. Elles sont pour la plupart d’entre elles difficiles à aborder pour chacun et chacune d’entre nous.

À l’inverse, on espère que notre vie de Famille vous inspirera et qu’elle rayonnera suffisamment en vous afin que nous puissions cesser de faire les mêmes erreurs qu’avant. Et puis, qui sait... Peut-être pourrons-nous ensuite devenir une grande Famille tous.tes ensemble grâce à cela ?

Hmpf... Je me doute bien qu’annoncée comme cela, cette idée doit vous paraître inattendue, surprenante, voire même saugrenue. Sachez simplement que c’est un objectif qui me tient à cœur, et qui m’anime en tant que Légendaire, ainsi qu’en tant qu’Aventurier.

Bon... Je suppose que vous commencez à vous demander sérieusement quelle mouche m’a piqué pour que je me mette à balancer de telles inepties malaisantes, pas vrai ?

Je pourrais bien sûr passer des heures à tenter de vous expliquer le fond de ma pensée, mais rien ne saurait se montrer plus efficace que de vivre, de ressentir et de comprendre le récit des histoires que je m’apprête à conter, alors soyez attentives et attentifs s’il vous plaît.

Tout d’abord, avant de rentrer directement dans le vif de nos Aventures les plus palpitantes et rocambolesques, je vais devoir vous narrer les premières histoires qui ont conduit par la suite à la fondation des Légendaires. Nos Origines, donc.

Je commencerai par vous raconter l’Aventure qui, à mes yeux, a posé les premières fondations du groupe tel qu’il est aujourd’hui. Cette histoire concerne déjà trois d’entre nous. Deux Frères Chevaliers dont le destin changea du tout au tout à la rencontre d’une Princesse pas comme les autres.

Je suppose que vous avez déjà deviné de qui je parle ?

Effectivement. Les deux Frères en question ne sont autres que Danaël et moi, et la Princesse pas comme les autres est Jadina, Magicienne de renom et Héritière du trône d’Orchidia.

Au cas où certaines personnes ne le sauraient pas, Danaël et moi sommes bien Frères, mais pas de sang. Il se trouve que j’ai été adopté par la famille de Danaël lorsque j’étais encore nourrisson, mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant sur ça. Il s’agit là d’une autre histoire qui viendra bien plus tard...

Nous sommes ce qu’on pourrait appeler des Frères inséparables tant notre combinaison est unique. À vrai dire, depuis notre plus tendre enfance, nous ne savons même pas nous-mêmes si l’on se considère plus comme de vrais frères ou comme des meilleurs amis. Nos valeurs, nos préoccupations, nos rêves... Nous étions aussi identiques l’un et l’autre que deux gouttes d’eau.

Ce lien entre nous nous a été d’une très grande aide lorsque l’on a traversé de sales moments, et les Dieux savent à quel point on en a traversé... On a toujours pu compter l’un sur l’autre et on s’est toujours soutenu mutuellement, sans pour autant se coller aux basques, rassurez-vous.

Enfin bref, je pense que vous avez saisi le truc. Passons enfin au récit !

 

L'histoire commença lors d'une belle après-midi ensoleillée, quelque part dans les Collines d'Azura.

Les Collines d’Azura s’étendaient sur des centaines de kilomètres à la ronde, avec ses terrains surélevés alliant plaines boisées et chemins rocailleux. Il n’y avait rien de bien surprenant à voir ces deux types de terrains fusionner quand on observait de plus près où étaient situées ces collines...

Nichées entre les immenses forêts qui semblaient s’allonger à perte de vue vers le Nord et les immenses chaînes montagneuses du Coléas qui s’élevaient au Sud, elles offraient le bon compromis en termes de températures.

Ni trop chaud, ni trop froid, on se sentait vraiment chez soi dans ce climat tempéré venu tout droit d’un conte de fées.

Les nuages étaient rares, et quand ils montraient le bout de leur nez, c’était toujours des nuages aussi blancs que de la mousse.

La faune et la flore locale se développaient en rythme et en adéquation avec le climat. Paisibles et pourtant sauvages, vous ne pouviez rien trouver de plus menaçant que des Wallawks. Il s’agissait de Moutons dont la couleur du pelage variait selon la saison (blanc le Printemps et l’Été, noir en Automne et en Hiver) et qui étaient herbivores.

Vous pouviez trouver des Papillons de différentes couleurs, des Pikachus qui aimaient bien courir après ces derniers, et vous pouviez également trouver des Hornephants, petits Busards de couleur gris terne qui raffolaient du climat montagnard.

Enfin, je ne mentirais pas si je vous disais qu’« Harmonie » est un terme qui caractérisait parfaitement cette partie reculée et méconnue d’Alysia.

C’est à l’intérieur de ce paysage de rêve qu’avait été bâti le somptueux domaine familial de la lignée à Danaël. Ce furent ses grands-parents qui bâtirent ce domaine afin de pouvoir avoir un pied dans la campagne. Sans doute voulaient-ils s’éloigner de toutes les agitations propres à une vie citadine et opter à la place pour une vie plus calme en zone rurale ?

Car qui ne rêverait pas d’une vie paisible dans un endroit paradisiaque, entouré.e de ses proches ?

C’est donc au sein de cette fastueuse propriété, symbole d’une vie familiale radieuse et joviale, que lui et moi grandîmes. Pendant une dizaine d’années, nous nous forgeâmes nos plus beaux souvenirs là-bas...

Ce domaine était assez grand et était divisé en plusieurs parties distinctes :

- Il y avait d’abord, si l’on devait zoomer sur le point le plus central vu du ciel, notre ancienne et magnifique demeure à colombages. Elle était d’un style unique en son genre et témoignait d’un bon entretien malgré son âge. Cela était de même pour le cabanon assemblé de briques et de tuiles, accolé juste à côté d’elle. Malgré une conception schématique constituée de matériaux quelque peu primitifs, ce dernier remplissait à merveille son rôle de stockage et d’isolant thermique, protégeant ainsi les éléments entreposés dedans.

- Sur le côté Ouest de la demeure se trouvait un petit terrain d’agriculture vivrière qui nous donnait les plus beaux légumes qu’on pouvait imaginer. Il y avait aussi, sur ce côté, une vue dégagée sur un chemin reliant la maison vers l’Ouest, qui paraissait comme ça être sans fin.

Ce chemin pouvait éventuellement donner accès, au prix de très longues heures de marches, aux grandes forêts du Nord où s'y trouvait la ville la plus proche, ou devrais-je dire la Capitale la plus proche. Car il n’y avait pas que des arbres dans cette forêt, loin de là...

Enfoncée dans ce gigantesque poumon vert constitué de bois, de branches et de feuilles verdoyantes se situait Oroban, Capitale du Royaume de Larbos.

Je m’attarderais plus en détail sur Oroban et Larbos le moment venu, mais pour l’instant, continuons de nous concentrer sur ce qui nous intéresse ici : notre Domaine.

- Sur le côté Sud se trouvait une cour, où Danaël et moi avions pour habitude de passer nos journées à jouer. Ah là là, et je peux vous dire qu’on a tout fait : le jeu de l’Épervier ; Saute-Wallawks (qui était très amusant ma foi) ; Cache-Cache dans les buissons, derrière les arbres et parfois aussi dans le puit, accroché à une corde.

Toutefois, le jeu préféré de Danaël a toujours été : « Le Brave Chevalier ». Ce jeu symbolisait bien son plus grand rêve, son unique obsession en tant qu’enfant, qui était de marcher sur les traces de sa famille en s’enrôlant chez les Faucons d’Argent. De même, je reviendrai sur les Faucons d’Argent juste après.

- Enfin, si l’on dézoomait pour s’éloigner dans un rayon de quelques petits kilomètres, nous pouvions apercevoir des clairières accompagnées de champs d’élevages. On y trouvait justement là-bas ces fameux Wallawks, ainsi que d’autres espèces bovines, pour la plupart. Ces champs étaient pour la majorité reliés entre eux par des sentiers facilement accessibles, qui possédaient un unique point d’intersection situé non loin de la maison à colombages. Je parle ici du fameux chemin qui partait vers l’Ouest en direction d’Oroban, celui que j’ai mentionné un peu plus tôt.

Tout était comme... « Déconnecté ». Comme si nous vivions dans un autre monde, tous les cinq. Les chemins praticables qui rejoignaient de vraies routes n’étaient quant à eux pas légion, et pouvaient se compter sur les doigts d’une seule main. Tout cela laisse à supposer quel type de vie nous menions là-bas, n’est-ce pas ?

Mais revenons à ce que je vous avais dit précédemment, avec le jeu favori de Danaël.

Si ce dernier était autant captivé par la vocation de Chevalier, c’est parce qu’il était né dans une famille de Chevaliers prestigieux qui étaient sous les services directs du Roi de Larbos en personne. Ceux-ci étaient réunis dans un Ordre sacré, un Ordre très réputé qui jouissait d’une force militaire et politique sans pareille. Un Ordre qui se faisait appeler : « Les Faucons d’Argent ».

Quand je vous dis que cet Ordre était sacré, j’entends par-là que n’importe qui ne pouvait pas y entrer. La transmission s’effectuait avant toute chose de père en fils, et uniquement de père en fils, sans exceptions. Quand bien même vous faisiez partie des personnes répondant à ce critère, il fallait encore réussir tous les tests de sélection afin d’officialiser votre entrée chez eux. Autant vous dire qu’il n’était pas aisé de se prétendre pour l’un d’eux sans en avoir le mérite...

Néanmoins, malgré toute cette noblesse et cette fierté, les idéaux de cet Ordre s’ébréchèrent bien vite au fil des années qui passèrent. Leur devise si réputée par-delà les frontières : « Justice et Vérité pour tous », perdit très vite sa signification originelle...

Hélas... Même s’il est vrai que je meurs d’envie de tout vous déballer tout de suite, il serait malheureux de trop vous en dire maintenant. Restons-en ici à l’essentiel, et ne parlons que des éléments principaux qui vous permettront de connaître cet Ordre ô combien important pour saisir toutes les subtilités de cette histoire.

Disons simplement que l’Ordre des Faucons d’Argent a très longtemps été le symbole de la Paix et de la Justice. Les jeunes recrues apprenaient d’un côté la signification de l’épée, représentant la volonté inébranlable de l’Ordre à combattre toute injustice et à faire valoir les droits de chaque citoyen.ne.

De l'autre, ils apprenaient la signification du bouclier, correspondant au désir noble et inlassable de protéger le Royaume contre toute forme de danger, physique ou moral.

Pour faire court, c’était en quelque sorte une Organisation militaire et juridique, spécifiquement régi par ces deux grandes valeurs, rien d’autre. Leur application rigoureuse, implacable et impartiale en faisait un ensemble noble et vertueux. Témoin d’une histoire riche et complexe à la fois, il avait fini par devenir l’emblème-même de l’Unité et de la Prospérité du Royaume. Si ce n’est vous dire, même la monnaie officielle de notre monde, le « Kishu », était frappé à Larbos de l’insigne des Faucons d’Argent.

Pourquoi en premier lieu avoir créé cet Ordre, vous demandez-vous sans doute ?

Eh bien, d’après les plus anciens manuscrits se trouvant dans la Capitale, il fut un temps où le Royaume traversait une crise sans précédent dans toute son histoire. Fort taux de criminalité, abus de pouvoir, révoltes violentes... Les fondations-mêmes du Royaume étaient secouées de par une instabilité profonde. Face à un chaos et une insécurité grandissante, que ce soit au sein-même du Royaume ou à l’extérieur, le Roi Adanedhel le Juste fonda l’Ordre des Faucons d’Argent et propulsa Larbos dans une nouvelle ère de prospérité.

Malgré tout cela, plus le temps passait, et plus les Faucons d’Argent étaient assimilés à des soldats d’élite, envoyés sur le terrain seulement lors de grandes crises. À mes yeux, cet Ordre n’avait en fin de compte plus rien de noble du tout...

Pourquoi ai-je l’air autant démoralisé en parlant de ça ? Eh bien cela concerne justement le nerf de l’histoire que je commence à peine à vous présenter.

Sachez toutefois que la prise de conscience dont je vous ai fait part à l’instant n’est arrivée que plus tard dans l’histoire, une fois devenu adulte. Avant cela, le simple fait de prononcer le nom de cet Ordre suffisait à mettre Danaël dans un état proche de celui d'un enfant à qui l'on donne trop de sucre. Rien n’était plus important pour lui que d’entrer dans leurs rangs (à part passer du temps avec moi, peut-être ?).

De plus, notre famille n’occupait pas n’importe quel rang au sein des Faucons. Descendant direct de la lignée des Commandants en Chef, Danaël savait qu’il était promis à une grande destinée. Son père avant lui était déjà Commandant à cette époque, et Ikaël était formé assidûment afin de prendre sa place un jour.

Ikaël était le membre aîné de notre fratrie. Frère de sang avec Danaël, cela n’empêchait pas que l’on s’entendaient énormément tous les trois. Néanmoins, il était de nature plus réservé que son jeune frère cadet et était déjà à l’époque « distant » avec nous, non pas parce qu’il ne nous aimait pas, bien au contraire !

Tout comme Danaël, cet Ordre occupait une place très importante dans son cœur. Cependant, contrairement à ce dernier, j’ai toujours eu la sensation qu’Ikaël s’intéressait à cette vocation dans le seul but de se rendre digne aux yeux de notre père.

Étant l’aîné de la famille, Ikaël lui avait voué dès son plus jeune âge une sorte d’idolâtrie. De nous trois, c’est bien lui qui était le plus proche de notre père. Aussi, tout ce qu’il faisait avait pour but de le rendre fier, car rien n’importait plus à ses yeux...

Je vous laisse imaginer nos diners en famille, qui étaient certes rares, mais où notre père nous racontait toutes leurs aventures avec Ikaël dans les moindres détails. Cela nous laissait émerveillé toute la nuit Danaël et moi, parfois même jusqu’à en perdre le sommeil, haha.

Maintenant, si vous vous rappelez bien, je vous ai dit tout à l’heure que nous vivions dans un autre monde tous les cinq. Eh bien, il serait irrespectueux de vous présenter notre famille sans vous parler de celle qui nous a couvé, nourri et aimé comme ses propres enfants.

En effet, vous avez sûrement dû le comprendre par vous-même, mais cette cinquième personne n’est pas notre mère. À vrai dire, je ne l’ai jamais connue, ni-même Danaël d’ailleurs. Celle-ci est morte en mettant ce dernier au monde d’après notre père, ce qui a terriblement traumatisé mon jeune Frère pendant très longtemps...

Tout ce que nous savions d’elle, c’est que c’était une femme blonde, rayonnante, qui débordait de gentillesse et d’altruisme. Son courage exemplaire faisait pâlir de jalousie notre père lui-même, à en croire Ikaël...

Celui-ci avait toujours eu la plus grande peine du monde à parler d’elle devant nous, tellement la douleur de son deuil avait été très difficile à supporter. Cela implique que Danaël et moi avions dû nous tourner chaque fois vers Ikaël plutôt que lui afin d’obtenir des informations la concernant.

Malgré cela, si tout le monde a conscience qu’une mère est irremplaçable, notre Gouvernante a tout fait pour nous apporter l’amour dont nous avions besoin. Ce fut elle, le cinquième membre de notre famille, et elle s’appelait Astal. C’était une amie proche de la sœur à notre mère, qui entretenait de très bonnes relations avec l’une comme avec l’autre. Notre mère la tenait vraiment en haute estime, et c’est elle qui lui proposa de venir s’installer avec nous à la campagne pour devenir notre Gouvernante.

À la mort de son amie proche, Astal fut dévastée, mais elle savait néanmoins qu’elle laissait derrière elle un jeune nourrisson qui venait tout juste de naître et qui n’allait jamais connaître l’amour de sa mère...

Notre père et notre frère étant souvent en vadrouille aux quatre coins d’Alysia afin d’y mener leurs quêtes et missions, Danaël n’allait pas non plus pouvoir compter sur son père et sur son frère aîné pour combler ce manque d’amour qui le rongeait de l’intérieur...

Ce sujet a presque toujours été tabou pour lui, mais il avait tout de même hérité de l’optimisme sans failles de sa mère et trouvait toujours de quoi s’occuper l’esprit. C’est aussi sans doute parce que j’étais sa seule Famille encore présente à ses côtés qu’il avait réussi à tenir bon tout ce temps. Vous me direz, c’est sans doute pour ça qu’on avait fini par devenir inséparables, lui et moi. Nous voir jouer ensemble allègrement dehors redonnait en tous cas le sourire à Astal.

La pauvre avait tout fait pour nous apporter l’affection dont nous étions privés suite au décès de notre mère, quand nous étions encore enfants. Elle savait qu’elle n’était pas « elle », mais pouvait parfaitement lire sur nos visages cette solitude si marquante que seul un puissant amour maternel pouvait estomper... Tout cela, Astal parvenait à le voir bien au-delà de nos sourires béats, et si elle ne le montrait pas devant nous, elle ne cessait de maudire le Destin pour cette terrible injustice.

Bon, au fond, on n’était sans doute pas vraiment à plaindre non plus. Quand bien même notre père et notre frère aîné étaient très souvent absents de la maison, leur présence faisait notre plus grand bonheur, et puis nous avions Astal avec nous !

C’est donc pour ça qu’elle occupe une place plus qu’importante dans nos cœurs. Et même si nous lui menions la vie dure parfois et qu’elle nous réprimandait avec de sévères punitions, tels les enfants que nous étions, elle nous pardonnait toujours et nous concoctait également ses fameuses recettes secrètes dont elle seule avait l’expertise.

Ah... Cette époque pouvait était rude parfois, mais qu’est-ce qu’elle me manque...

Enfin, maintenant que toute la famille vous a été présentée, il est temps de poursuivre le récit.

Un beau jour de Printemps, Danaël était en train de jouer au « Brave Chevalier » dans la cour arrière. Oui, encore...

Quant à elles, l’ambiance visuelle et sonore étaient telles que je vous les avais décrites, pleines de vitalité et de douceur. Je me souviens encore de cette petite brise de Printemps qui venait vous chatouiller votre peau et votre chevelure. Ah... Ce doux vent de Printemps qui compensait parfaitement la chaleur du Soleil, quel bonheur !

Je peux vous assurer que c'était l'une des choses que j'aimais le plus faire... Je veux dire par là être allongé dans la végétation, sentir les douces herbes ainsi que la petite brise du Printemps qui venait presque toucher du doigt les herbes courtes, pour les faire plier délicatement avant de lâcher son étreinte... Enfin, sentir le Soleil revigorant imprégner votre visage de douceur et de légèreté était semblable à une force magique, curieuse, qui avait le pouvoir absolu de chasser le mal en vous.

Il n’y avait rien de plus requinquant et de plus agréable que cela, vous aviez l’impression d’être sur un petit nuage, du moins pour moi... Danaël, lui, se fichait royalement de cette douceur, et préférait courir à tout va en se prenant pour un vrai Chevalier faisant face à moults situations héroïques et dantesques.

Mais au fait, je ne vous ai pas dit en quoi consistait son jeu !

Il s’agissait d’un jeu dans lequel s’affrontaient deux camps. Vous aviez d’un côté les valeureux Faucons d’Argent, et de l’autre, les forces maléfiques du démoniaque Sorcier Noir DarkHell. Le but du jeu était simplement de battre l'équipe adverse à l'aide de jouets en bois.

Bon, je suppose que le nom du tristement célèbre « DarkHell » ne vous est pas inconnu, je me trompe ?

Si vous vivez à Alysia ou Astria, Il serait très surprenant que vous ne connaissiez pas le nom du terrible et maléfique Sorcier Noir. Néanmoins, je pense qu’un bref rappel ne serait pas de trop pour les plus jeunes ou autres personnes extérieures à tout cela.

Pour celles et ceux qui ne le connaitraient pas, DarkHell fut l'un des pires êtres qui put ne jamais exister en de nombreux siècles, que ce soit pour Alysia, ou pour le monde Elfique.

Il était le Sorcier Humain le plus puissant que je connaisse jusqu'à ce jour. Sa puissance n'avait d'égal que son ambition démesurée de dominer Alysia et le monde Elfique.

Comme vous le savez sans doute déjà, il fut l’un de nos pires ennemis pendant un long moment, et je peux vous dire qu’on avait tous au moins une bonne raison de le haïr, lui ou son armée démoniaque, qui ne répandaient que malheur et désolation sur leur chemin...

Il se trouve qu’à cette époque déjà, DarkHell avait des ambitions excessives de conquêtes et les Faucons d’Argent eurent affaire à son armée plus d’une fois, que ce soit directement ou bien indirectement.

Ayant eu des échos très jeunes de toute la souffrance et la misère qu’il infligeait à Alysia, Danaël et moi vouâmes une haine sans pareille envers ce personnage que l’on qualifiait, comme beaucoup d’entre vous je pense, de monstre.

Mais pour revenir à ce jeu que Danaël prenait très à cœur, il fallait être au minimum deux pour y jouer. Bah oui ! À moins que vous ne préfériez vous affronter vous-même... ?

Si d’habitude, c’était moi qui jouais avec lui et parfois Astal quand j’étais indisponible ou bien malade, ce n’allait pas être le cas cette fois-ci.

Dans le cas présent, il allait être accompagné par une jeune fille se prénommant Saryn.

Saryn était une jeune fille aux longs cheveux roux, avec une petite frange brune sur le côté gauche de son front. Elle possédait lors de cette journée une tunique rouge avec des rayures dorées, ainsi qu'un short noir et des boots marron. Il s'agissait d’une amie d'enfance et également notre meilleure amie, à Danaël et moi.

Pour mieux vous expliquer cela et pour que vous puissiez comprendre un peu mieux l’impact majeur qu’aura cette personne sur nous, il serait préférable de vous la présenter comme il se doit, même si je sens que cela risque d’être difficile...

Saryn était la fille d’Alghar, lui aussi Chevalier au sein des Faucons d’Argent. Cet Homme occupait le Titre de Commandant en Second avec brio et était un ami fidèle à notre père.

Pour Ikaël, Danaël et moi, il occupait presque la place d’un oncle tellement il faisait partie de la famille. Leur amitié était presque comme la nôtre avec Danaël, aussi sincère que solide. C’est vous dire à quel point elle nous aura réellement marqués, et ce depuis notre plus tendre enfance.

Sa femme aussi était morte dans un accident tragique, faisant quelque part de Saryn une orpheline...

Allant jusqu’à partager la même ironie du destin, ils se soutenaient comme des Frères et se comprenaient mieux que quiconque. Je pourrais en outre revenir sur ce que j’ai précédemment énoncé. Saryn et Alghar ne vivaient pas sous le même toit que nous, mais nous formions une grande famille recomposée, tous les sept.

Bien souvent, lorsqu’ils partaient tous deux en compagnie d’Ikaël dans leurs missions, Alghar venait déposer Saryn chez nous, nous laissant ainsi tout le loisir de s’amuser tous les trois toute la journée. On avait les mêmes soucis, les mêmes peurs, les mêmes angoisses... Cela nous unissait tous les trois comme les doigts d’une seule main. Saryn était pour nous comme une Sœur, en quelque sorte.

Concernant son caractère, eh bien, elle était un peu timide et réservée au premier abord, mais il ne fallait pas absolument pas se fier à cette première impression ! Elle savait parfaitement répliquer si on la cherchait, exactement comme son père d’ailleurs !

C’était une femme forte qui nous a inspiré tout au long de nos aventures, et qui continue de nous inspirer, même maintenant...

Enfin, même si elle a longtemps refusé de l’admettre, cela était évident qu’elle était éperdument amoureuse de Danaël. Pour autant, et je ne saurais vous dire comment, ce triple idiot ne s’en était jamais rendu compte. Elle le suivait très souvent et participait aux mêmes jeux et activités que lui, sans doute pour qu’il la remarque.

Lors de cette journée, ils jouaient ensemble à leur jeu favori dans l’arrière-cour, pendant que j’étais pour ma part allongé sur un banc un peu plus loin. Positionné au pied d’un arbre, j’étais absorbé par le livre que j’étais en train de lire.

Danaël, à cette époque, était un jeune garçon blond qui avait un tee-shirt bleu et une chemise blanche sans manches par-dessus. Il possédait de plus un short bleu marine et des boots marron. Il était reconnaissable entre mille avec son visage poli et sa longue chevelure presque dorée. Ses longues mèches frontales se superposaient les unes sous les autres sur le côté gauche de son front, tandis qu’elles s’étiraient plus bas à hauteur de son cou.

À cet âge, il était beaucoup plus tête brûlée ; il n’en faisait qu’à sa tête. Il était de même souvent capricieux et parfois arrogant.

Vous trouvez que je suis dur avec lui ? Mais non, voyons... ! Qui aime bien châtie bien comme on dit, pas vrai ?

En attendant, sauf deux exceptions bien particulières, je n’ai jamais croisé de ma vie une seule personne qui avait un cœur en or comme le sien. Son sens de la Justice n’était pas sa plus grande force selon moi.

Il y avait une qualité que beaucoup se targuaient d’avoir mais qu’aucun ne démontrait par des actes : le courage.

Je me priverai ici de vous décrire cette qualité innée chez lui puisque le récit de nos aventures ainsi que votre vision de cette grande vertu en seront les seuls juges.

J’irai en fin de compte jusqu’à dire que lui et moi étions diamétralement opposés sur nos comportements. Eh oui, quel comble pour les deux gouttes semblables que nous étions !

Si lui montrait aux autres un caractère difficile, leur laissant supposer une prédominance pour l’orgueil et l’excès de confiance, seuls Ikaël et moi savions qu’il en était autrement au fond de lui. Quant à moi, je laissais sans doute une impression d’un enfant calme, confiant et modeste. Pourtant, je me définirai moi-même à cette période comme ayant été un enfant nerveux, introverti et surtout naïf, très naïf... En plus de cela, je ne pouvais pas dire non plus que j’avais une grande confiance en moi.

Pour en dire un peu plus sur cette naïveté qui me caractérisait complètement, il faut que je vous dise que je détestais toute forme de violence, en particulier celle donnée gratuitement. Je me définissais au contraire comme un fidèle partisan du dialogue et de la discussion. Ma conviction première était que si les Dieux nous avaient fait don de la parole et de l’intelligence, c’était pour nous aider et nous guider vers une voie de sagesse et de clairvoyance.

Toutefois, le genre humain s’en était plutôt servi au fil des ères pour répandre mensonges, manipulations, ou encore tromperies.

Bref, cette symétrie entre Danaël et moi a toujours fasciné notre père, Ikaël et même Alghar et Saryn. Comme quoi, les opposés s’attirent bel et bien.

Au sujet de mon apparence, j’étais vêtu à l’époque d’une belle tunique raffinée bleue marine, accompagnée d’un short blanc qui tirait un peu sur le beige. Loin d’avoir les longues mèches interminables de mon frère cadet, je me contentais pour ma part d’une coupe mi courte, accompagnée de quelques mèches plus longues que les autres. Celles-ci faisaient apparaître sur mon front une petite frange à l’allure dégradée. J’étais pour finir de corpulence assez mince, avec un nez, des lèvres et une paire de sourcils aussi fins que de simples traits.

Danaël et Saryn jouaient donc à leur jeu chevaleresque pendant que j’étais allongé en train de lire. Et quand je vous disais qu’il se montrait souvent capricieux, j’ai l’exemple parfait qui vous le démontrera.

Lorsqu’ils jouaient à ce jeu où l’on doit normalement choisir au préalable qui doit incarner les Faucons d’Argent et qui doit incarner le Sorcier Noir, eh bien il se trouve que notre Petit Prince s’autoproclamait Faucon d’Argent sans consulter l’avis de la jeune fillette rousse.

Saryn, n’osant pas contredire la personne qu’elle tenait en plus haute estime dans son cœur, ne disait jamais rien et buvait les belles paroles du jeune garçon comme quoi ce sera à son tour de jouer le Faucon d’Argent la prochaine fois...

Pourtant, au final, on en revenait toujours à lui qui occupait cette place. Saryn ne disait rien non plus la fois suivante, ni celle d’après, et ainsi de suite... Elle était tout simplement trop amoureuse pour oser s’affirmer devant lui et encore moins le contredire.

Avant toute réaction hâtive, je souhaite tout de même vous préciser que Danaël faisait ce caprice avec tout le monde, moi y compris. Si ce n’est vous dire...

Enfin bref... C’est Danaël, que voulez-vous ?

Toujours est-il qu’ils se lancèrent dans la bataille en s’imaginant une scène épique, avec des jouets en bois en guise d’armes. Ils simulaient épées, boucliers, ainsi que des accoutrements spécifiques comme par exemple un drap pour simuler la cape de DarkHell, ou encore un masque en bois peint à la main pour simuler son masque terrifiant.

Danaël était donc en train de courir devant Saryn, bouclier et épée en main. Cette dernière était équipée, quant à elle, d'une unique épée, d'un masque en bois et d'une cape violette (le fameux drap).

Je me rappelle que Saryn et moi avions passé beaucoup de temps à peaufiner l'esthétique du masque de DarkHell, pendant que Danaël s’occupait d’inscrire en bleu l'emblème des Faucons d’Argent sur le bouclier.

Car évidemment, même dans la confection de jouets, il fallait forcément que Danaël s’occupe de tout ce qui était en rapport avec les Faucons d’Argent. Étonnant, non ?

Néanmoins, les épées et le bouclier taillés en bois étaient l’œuvre d’Ikaël. Qui aurait cru qu’un talent certain pour la menuiserie se cachait bien enfoui chez le Chevalier roux ?

Danaël se lança enfin à toute allure, avec entrain et panache, avant de faire face à son terrible adversaire. En voyant celui-ci se mettre dans une posture de combat, il prononça d’une voix retentissante :

"DarkHell, maléfique Sorcier !!!"

"Enfin nous nous retrouvons face à face !!"

Il poursuivit sans perdre de son charisme fictif :

"Tu n'échapperas pas au plus valeureux des Faucons d'Ar..."

À peine avait-il eu le temps de prononcer ces mots qu'il fut coupé par Saryn, qui lui lança un premier coup d'épée sans aucun avertissement ni aucune retenue.

C’était bien là qu’on reconnaissait Saryn. Elle n’y allait jamais de main morte, que ce soit physiquement ou verbalement, surtout avec les personnes de son entourage ! Elle était ce qu’on pouvait appeler « une personne impulsive », mais son impulsivité n’était en fin de compte que l’écho de son audace.

Danaël fut sur le coup surpris, voire même sidéré de ce coup d'épée. Ah ça ! On peut dire qu’il ne s’y attendait pas hahaha ! Il réagit alors sous l’impulsion du réflexe, puis se cacha spontanément derrière le bouclier qu’il leva devant lui pour parer le premier coup de Saryn.

Néanmoins, elle ne comptait pas s’arrêter là et enchaîna mon pauvre Frère d’une ruée de coup tous aussi spectaculaires les uns que les autres. Le bouclier tenait bon, mais cela allait-il rester ainsi ?

« *PAF !* » pouvait-on entendre en boucle à des centaines de mètres à la ronde.

La violence des coups fut telle que tous les oiseaux et papillons du coin fichèrent le camp sans plus attendre. Je me rappelle surtout qu’un des pauvres oiseaux, niché dans l’arbre juste au-dessus de ma tête, fut tant surpris qu’il me lâcha une belle fiente sur ma chevelure...

"Super...", soupirai-je alors avec dégoût tout en tentant de m'en débarrasser.

Je relevai alors ma tête de mon bouquin pour apercevoir ce pauvre Danaël qui n’avait rien demandé, et qui résistait à cette pluie de coup tant bien que mal...

J’eus alors ce fameux sourire gêné en me disant à moi-même et à haute voix :

« Eh bien, elle ne ménage pas ce pauvre Danaël, dites-moi... »

Ce dernier commençait littéralement à craindre pour sa vie et s’exclama avec torpeur :

« Hé !!! Mais ça va pas ? Qu'est-ce qui te prend ??"

Saryn ne s'arrêta toujours pas et continua de marteler Danaël de coups d'épée avec un sourire assuré.

Quand bien même je savais pertinemment qu’elle ne blesserait jamais Danaël, le bruit des chocs de l'épée sur le bouclier m'empêchaient de me replonger dans ma lecture... Je ne pouvais en réalité pas m’empêcher de les surveiller pour être sûr qu’ils ne se blessent pas accidentellement.

Vous savez, un accident arrive si vite lorsqu’on laisse deux enfants sans surveillance... Plus que tout, le risque est d’autant plus important lorsque ces deux enfants sont Danaël et Saryn.

Le duel dura encore quelques dizaines de secondes avant que Danaël ne finisse par perdre l’équilibre et trébucher.

Dorénavant dans une mauvaise posture, Saryn s’approcha de lui avec un air victorieux et un sourire assuré.

Danaël la regarda approcher d’un air terrifié, et eut presque de la sueur froide. Tous ses airs courageux qu’il avait pris plus tôt disparurent, pour ne plus laisser place qu’au petit enfant apeuré qu’il était sous sa carapace.

Surtout ne lui dites pas, mais à sa place, je me serais aussi fait dessus, à n’en pas douter. Après tout, brrrr ! Il faut avouer que Saryn était effrayante au combat.

Elle se positionna enfin juste au-dessus du jeune blondinet et le menaça de son arme ravageuse. Danaël trembla bien plus qu’une petite feuille sans défense, bouche béate tout en écarquillant ses yeux. Il était dorénavant à la merci de la terrible fillette rousse...

 

Et c’est comme cela que se termine cette toute première partie d’ « Entre Amour et Devoir ».

J’espère que vous aurez déjà pu vous familiariser un peu avec notre famille à Danaël, ainsi qu’à l’univers chevaleresque dans lequel nous avions grandi, pour que vous puissiez comprendre ce qui va suivre.

Mais en parlant de ce qui va suivre, comment Danaël allait-il s’en sortir selon vous ?

Saryn allait-elle massacrer l’amour de sa vie avec un bâton en bois ? Ou bien allait-elle l’épargner en se montrant miséricordieuse ?

Le doute reste entier haha ! Vous n’aurez cette réponse que dans la prochaine partie !

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toopie2007
Le sam 14/01/2023 - 22:00

J'aime bien les descriptions ! Je me sens transporter dans ton histoire !
Hâte de voir la suite de ta version numéro 3 de ta fanfiction !

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Timeo
Le sam 14/01/2023 - 22:08

En réponse à par toopie2007

Merci beaucoup Toopie  ! heart

Ravi que mon histoire parvienne toujours à te transporter comme elle le fait ^^

Il me semble que tu fais partie des personnes ayant lu les 3 versions de ce chapitre (depuis Danaël et Timéo) ?

Comment trouves-tu l'évolution de mon style d'écriture ?

J'ai hâte de t'épater lors du prochain chapitre !

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toopie2007
Le sam 14/01/2023 - 22:13

En réponse à par Timeo

Franchement tu t'es grave améliorer, c'est sûr ! J'ai l'impression que c'est plus fluide que la version 1

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Timeo
Le sam 14/01/2023 - 22:28

En réponse à par toopie2007

Ça fait plaisir à entendre 

Merci beaucoup pour m'avoir donné ton avis Toopie !

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capucineg900
Le jeu 19/01/2023 - 16:01

C'était vraiment bien !

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Timeo
Le dim 22/01/2023 - 13:30

En réponse à par capucineg900

Merci beaucoup @capucineg900 (en espérant que ça te notifie x')

Ravi que le chapitre t'ait plu et que la longueur ne semble pas t'avoir effrayé(e)